L'imbroglio barheïni

Publié le par fandesports

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Au début du championnat 2011 de Formule 1, le Grand Prix de Bahreïn avait été annulé en raison des troubles politiques présents dans le pays. Cependant, la FIA avait annoncé qu'il serait éventuellement possible de reprogrammer l'épreuve en fonction de l'évolution de la situation. Après avoir envoyé son vice-président, Carlos Gracia, sur place, la FIA a annoncé, par l'intermédiaire de son président, Jean Todt, la réintégration du Grand Prix de Sakhir pour le 30 octobre : "Le rapport de Carlos a été discuté par le Conseil mondial qui a décidé d'accepter la reprogrammation du Grand Prix de Bahreïn en 2011. Nous avons aussi reçu une demande de l'opposition, favorable à la tenue de l'événement. Le message venu de toutes parts est clair, tout le monde veut la paix, restaurer une situation stable dans cette partie du monde. En tant qu'organisme sportif, je pense que nous devons soutenir cela". Mais, cela force à déplacer le Grand Prix d'Inde initialement prévu à cette date. Les organisateurs du championnat du monde de Formule 1 veulent placer l'épreuve indienne en décembre, pour conclure la saison.

Toutefois, la position de la FIA n'est pas unanime. L'organisation non gouvernementale Avaaz a rapidement fait connaître son désir de voir ce Grand Prix de Bahreïn purement et simplement annulé et supprimé du calendrier de ce championnat 2011 : "la décision de la FIA de faire courir la course dans ces conditions montre combien l'argent a pris le pas sur la morale". De son côté, le grand argentier de la Formule 1, Bernie Ecclestone, défend le retour de l'épreuve en parlant de "circonstances exceptionnelles". Le PDG de la Formula One Management poursuit ainsi : "Au final, nous allons devoir attendre et voir ce qui se passe à Bahreïn. S'il y a la paix et pas de problèmes, alors je suppose que les équipes seront toutes d'accord". 


Qu'en est-il aujourd'hui des chances de la logique d'opposition à la reprogrammation du Grand Prix de Bahreïn ?

 

Tout d'abord, il faut noter que les équipes de Formule 1 se sont réunies dans le cadre de la FOTA pour débattre de la question. Les équipes de Formule 1 ne veulent pas aller à Bahreïn le 30 octobre puisqu'elles souhaitent se rendre en Inde comme cela était prévu initialement. En revanche, la FOTA ne s'oppose pas à la reprogrammation du Grand Prix de Barheïn plus tard dans le calendrier, et pourquoi pas au mois de décembre. D'ailleurs, Bernie Ecclestone ne serait pas contre l'idée de voir le dernier grand prix 2011 se dérouler à Sakhir. Le principal point de mécontentement de la FOTA ne serait donc pas le tenue de l'épreuve barheïnie mais bel et bien la date de celle-ci. En effet, les équipes ont déjà tout prévu financièrement en vue du déplacement en Inde le 30 octobre au regard du calendrier initial de la saison. La FOTA ne soutient, ni ne s'oppose clairement à la position de l'ONG Avaaz.

En revanche, l'ONG peut compter sur le soutien d'un des membres les plus respectés du paddocks : le pilote australien de Red Bull Mark Webber. Pour lui, en réintégrant le Grand Prix de Bahreïn au calendrier 2011 du championnat du monde de F1, la Fédération Internationale de l'Automobile en oublie son devoir de conscience. Au sujet de cette reprogrammation, Webber déclare : "La F1 aurait pu adresser un message clair sur un sujet aussi fondamental que les droits de l'Homme. Certes, les parties concernées se sont démenées pour aboutir à cette décision, mais malheureusement, il me semble que ce n'est pas la bonne". L'Australien poursuit même ainsi : "Qu'on le veuille ou non, la F1 et le sport en général ne doivent pas être exempts de toute conscience ou responsabilité sociale. J'espère que la F1 reviendra à Bahreïn un jour, mais maintenant, ce n'est pas le moment. Je ne me sens pas à l'aise avec l'idée de participer à un évènement qui, même si on assure le contraire, va engendrer inévitablement plus de tensions pour la population de Bahreïn". La position de Mark Webber est donc sans appel : il ne souhaite pas participer au Grand Prix de Sakhir cette saison.

Autre soutien de poids pour les opposants à la reprogrammation de Bahreïn, Max Mosley, président de la FIA de 1993 à 2009, annonce clairement qu'il ne veut pas du Grand Prix de Bahreïn cette saison : "Ça ne peut arriver. Le Grand Prix sera utilisé pour présenter une image de Bahreïn qui sera fausse. Ils tenteront d'utiliser le Grand Prix pour soutenir ce qu'ils font, en utilisant presque la F1 comme un instrument de répression. Il n'y a qu'une seule raison pour laquelle la F1 va à Bahreïn et elle est politique. S'y rendre serait un désastre en termes de relations publiques, et les sponsors voudront que les logos soient retirés". 

 

Aujourd'hui, plus de 450 000 personnes ont signé la pétition internet lancé par Avaaz pour l'opposition à la tenue du Grand Prix de Bahreïn 2011. Le débat est toujours en cours au sein des instances mondiales de l'automobile pour savoir si oui, ou non, l'épreuve bahreïnie doit être courue cette saison. 

 

FI

 

 


Publié dans Sports automobile

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